I Les principes de la production d'énergie grace à l'HydrogèneLa
production de l’Hydrogène
L’hydrogène
ne se trouve pas à l’état pur dans la nature ( la terre
n’exerce pas une force gravitationnelle suffisamment
importante). Il est donc nécessaire de le transformer une molécule
simple de dihydrogène car celui-ci est le combustible idéal
pour produire de l’énergie à partir de piles à
combustibles. Pour
produire celui-ci, différentes possibilités sont étudiées
certaines sont déjà arrivées à maturité technologique et
d'autres sont encore au stade du développement : ·
à
partir de carburants fossiles par vaporeformage,
oxydation partielle ou reformage autotherme. Le carburant
privilégié serait le gaz naturel mais d'autres hydrocarbures
sont aussi utilisés, ·
à
partir du nucléaire, notamment des réacteurs de 4ème
génération sensés être prêts en 2030 - 2040, ·
à
partir de l'électrolyse de l'eau. Pour cela, l'électricité
utilisée pourrait venir des énergies renouvelables, ·
à
partir de biomasse, ·
à
partir d'algues vertes ou de bactéries. Les
carburants fossiles : une alternative provisoire
La
production d'hydrogène à partir de carburants fossiles est
actuellement la plus répandue, mais elle ne constitue pas une
solution à terme puisque tous ces carburants ont une durée de
vie limitée. Elle pourrait constituer une solution pour la création
de petites quantités, tant que les carburants fossiles
existent encore. Si la réussite de ce procédé est de 85-90%,
cette technique génère du CO2.
Le
vaporeformage du gaz naturel
Le
vaporeformage est de nos jours bien connu des scientifiques :
c’est le procédé le plus courant de création d’hydrogène.
Il consiste à mélanger du carburant ( sous forme gazeuse ) et
de l’eau afin de produire du dihydrogène. Le carburant le
plus utilisé pour le vaporeformage est le gaz naturel ( bien
que le méthanol soit lui aussi utilisé pour produire de
petites quantités de dihydrogène )
Le gaz naturel est composé en majeure partie de méthane
( CH4 ), mais contient aussi du dioxyde de carbone ( CO2 ) et
du soufre ( S ). Ce dernier doit être d’abord éliminé à
l’aide de la désulfuration. Le procédé de vaporeformage se
scinde alors en deux réactions, la première est la réaction
du méthane avec l'eau qui produit du monoxyde de carbone et de
l'hydrogène ( CH4 + H2O à
CO + 3 H2 ), la seconde est la réaction de Water
Gas Shift entre l'eau et le monoxyde de carbone: CO + H2O
à
CO2 + H2. Les réactions
du vaporeformage ont lieu vers 800-900°C pour une pression de 25
bar, on obtient alors un gaz riche en CO ( première réaction )
et en H2 contenant aussi du CO2
Cette étape est suivie d’une ultime purification du
gaz. La Pressure Swing Adsorption (PSA) permet d’obtenir de
l’hydrogène pur à 99,9999%. On peut aussi purifier avec des
procédés cryogéniques ( absorption de chaleur ), soit par
refroidissement dans des échangeurs et condensation de CO ce
qui permet d’obtenir H2 avec 2 à 5 % de CO, soit par méthanisation.
Dans ce dernier cas, on élimine d’abord une grande partie du
CO2 en le faisant réagir avec une solution d’hydroxyde de
Sodium (NaOH) : le CO2 se dissout alors sous forme
d’ions carbonates. Le CO et le CO2 restant réagissent
ensuite avec H2 en formant du méthane.
Voici un petit schéma
pour simplifier les choses :
Principe
du Vaporeformage L’oxydation
partielle L'oxydation
partielle est également un procédé arrivé à maturité, il
s'agit de la réaction entre un carburant (gaz naturel,
hydrocarbures légers, voire le charbon) avec l'oxygène, suivi
d'une purification du gaz en raison du monoxyde de carbone CO.
Comme pour le vaporeformage, le carburant doit aussi être
purifié: il doit d'abord être débarrassé du soufre, puis du
CO2 et du CO. Le reformage autoterne
Ce procédé
est une combinaison des deux procédés précédents: le
carburant est mélangé avec de l'air et de l'eau.On obtient un
réacteur "autotherme", qui n'a donc pas besoin
d'apport de chaleur. Au démarrage cependant, il est nécessaire
de fournir de la chaleur: le réacteur est donc alimenté en
carburant et en air (oxydation partielle), puis lorsque la température
a atteint un niveau suffisamment élevé, le reformeur passe en
fonctionnement autotherme (mélange eau, carburant et air).
La
gazeification du charbon
Cette
technique fut la source principale de H2 avant le reformage,
mais n'est plus utilisée actuellement, sauf en Afrique du Sud
ou en Chine. Elle n'est compétitive que là où le pétrole et
le gaz sont chers. Néanmoins, cette technique gagne de plus en
plus d'importance: elle permet de produire de l'électricité
et des sous produits comme l'hydrogène. Le principe est le
suivant: on mélange le charbon à de l'eau et de l'air à 1000°C
et sous haute pression, et on obtient un gaz contenant en
majorité du CO et de l'hydrogène. On peut alors séparer H2
et CO des autres impuretés. Le CO est éliminé par Water Gas
Shift, le CO2 est séparé du reste et pourra être stocké
(Carbon sequestration). Le rendement électrique serait de 45 %
dans un premier temps et pourrait aller jusque 60% dans le
futur. Le Nucléaire de 4ème génération,
réalisable dans le futur
Le nucléaire pourrait aussi permettre la production d'hydrogène. Depuis 2 ans, des réacteurs dits de 4ème génération sont à l'étude. Plus sûrs, ils devront aussi permettre de consommer moins de combustible nucléaire, produire moins de déchets mais également produire autre chose que de l'électricité: de l'hydrogène et dessaler l'eau de mer. On parle de rendements de l'ordre de 50 %. Peu de pays (10 en tout) travaillent actuellement sur cette technologie, la France, les USA, le Japon, l'Argentine, le Brésil, Canada, Corée du Sud, Afrique du Sud, Suisse, Royaume-Uni. Il existe en tout 6 technologies: un réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium liquide, par un alliage de plomb liquide, par du gaz, un réacteur refroidi avec de l'eau supercritique, un réacteur à gaz à très haute température, et un réacteur à sels fondus. Le CEA a retenu en particulier le réacteur à gaz à haute température soit 1100°C (VHTR). Ce haut niveau de température permet de décomposer l'eau en hydrogène et en oxygène par une réaction catalysée. Le Japon et les USA s'intéressent au système refroidi au sodium. Néanmoins, cette technologie ne serait commercialement disponible que vers 2030-2040... L’
Electrolyse : un projet actuel On parle souvent de l'électrolyse liée à l'utilisation des énergies renouvelables. Cela serait intéressant si la production d’électricité par ce moyen était en accord avec l’utilisation de celle-ci ( il y a beaucoup d’électricité produite l’été alors que le besoin est plus important l’hiver ). L'autre possibilité est d'utiliser l'électricité produite par des centrales nucléaires (notamment pendant les heures creuses), actuellement 4% de l’Hydrogène produit. L'hydrogène permettrait de stocker l'électricité sous forme chimique et de réutiliser plus tard l'hydrogène. L'efficacité de l'électrolyse approche 65%, quoiqu'en théorie on puisse atteindre 80 ou 85% mais son coût est bien supérieur à celui du reformage en raison du coût de l'électricité. Pour que le procédé soit rentable, il faut une électricité à faible coût. Mais l'intérêt est la production sur place supprimant tout problème de transport. Biomasse
et Algues vertes : une réalité dans le futur
La fermentation de la biomasse permet de produire une
solution alcoolisés, dont on pourra ensuite obtenir après
distillation du méthanol ou de l'éthanol. Un autre type de
fermentation (anaérobie) permet d'obtenir du biogaz contenant
essentiellement du méthane et du CO2. Ceux ci peuvent être
ensuite reformés suivant les procédés vus ci dessus.
Une autre possibilité réside dans les algues vertes.
En effet, au cours de la photosynthèse, les plantes vertes
dissocient l'eau en hydrogène et oxygène. L'hydrogène sera
combiné au CO2 pour construire des tissus végétaux tandis
que l'oxygène est libéré dans l'atmosphère. Ce type de procédé
pourrait être au point techniquement d'ici 2 ans, et sur le
marché d'ici 5 à 8 ans. |